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Son premier collectionneur : Paul Alexandre

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A la fin de 2007, désargenté et chassé de son atelier de la place Jean-Baptiste Clément, Modigliani erre dans Montmartre  à la recherche d’un toit pour dormir et d’un autre lieu où poser ses couleurs et pinceaux. On le voit souvent au Bateau-Lavoir mais il ne se résout pas à s’y installer. Il fréquente les bars et cabarets de la Butte, et un soir de novembre (peut-être est-ce en décembre) le peintre Henri Doucet le rencontre au Lapin Agile et l’invite à le suivre chez celui qui deviendra le premier grand collectionneur du peintre italien,  le Dr. Paul Alexandre.

Ce dernier, avec son frère Jean, avait loué une grande maison vouée à la destruction au n°7 de la rue Delta, au pied de la Butte. Les jeunes gens, mus par les mêmes passions, destinent ce lieu à des rencontres artistiques (peinture, théâtre, musique et poésie) mais ces soirées sont souvent le prétexte à la débauche à peine dissimulée.

« Nous faisions du théâtre, des scénarios, de la musique, des soirées poétiques […] Doucet m’avait fait acheté un harmonium au marché aux Puces et Drouard jouait du violon […] Bien entendu il y avait aussi des femmes : Lucie Gazan, Raymonde, la maîtresse de Drouard, Adelita, Clotilde et aussi Adrienne qui servira de modèle à Modigliani. Les artistes amenaient souvent des ouvrières couturières qui étaient des petites femmes très libres… »[i]

Modigliani se présente donc la première fois à la rue Delta accompagné de sa maitresse, Maud Abrantès, une artiste peintre également, très élégante qui le quittera un an plus tard pour s’installer à New York.

Lavis, aquarelle et huile de Maud Abrantès

Lavis, aquarelle et huile de Maud Abrantès

Il ne s’installe pas à la rue Delta, préférant aller habiter dans un petit hôtel de la rue Caulaincourt, mais il y laisse toutes ses affaires  et y revient tous les jours pour peindre.

A cette époque,  Modigliani peint et dessine beaucoup dans le style de Toulouse-Lautrec ou encore de la période bleue de Picasso mais Cézanne,  qu’il a découvert chez Ambroise Vollard et le fauvisme en général influent rapidement l’artiste italien. Il peint un chef d’œuvre : le portrait d’une amie de Paul Alexandre – la Juive qui sera présenté au salon des Indépendants en avril 1908 avec 5 autres tableaux (C.010 et C. 011, les 3 autres n’ont pu être identifiés).

La Juive

C. 009 – La Juive,1908, huile sur toile, 55 x 46 cm.

Si Paul Alexandre n’est pas riche, il a néanmoins une âme de collectionneur et  lui achète la toile.

En 1909, le médecin lui commande son portrait ainsi que ceux de son frère et son père (6 en tout) et nous retrouvons dans plusieurs de ces toiles le portrait de la juive accroché au mur derrière les modèles.

 

At the end of 2007, pennyless  and pushed out from his studio in the Place Jean- Baptiste Clément , Modigliani wanders  in Montmartre searching a place where to sleep and another another one where to lay his colors and brushes. We can see him often at the Bateau -Lavoir but he does not resolve to settle there. He frequents daily  bars and cabarets of La Butte, and once, in November (maybe it was in December), the painter Henri Doucet meets him at the Lapin Agile and invites him to go to the one  who will become the first great collector of the Italian painter , Dr. Paul Alexander, place.

The latter, with his brother Jean had rented a large house doomed to destruction at n° 7 rue Delta down the Butte .  The two brothers, driven by the same passions, destine that place for artistic encounters (painting, theater, music and poetry) but these evenings are often an excuse for debauchery barely concealed .

« We were into theater, scripts, music, poetry evenings […] Doucet pushed me to buy an harmonium at the flea market and Drouard played the violin [ … ] Of course there were also women : Lucie Gazan, Raymonde,  Drouard’s mistress , Adelita , Clotilde and Adrienne who will be a model for Modigliani. Artists often brought young seamstresses who were very liberated women … « 

Modigliani goes for the first to the Delta Street with his mistress, Maud Abrantes, a very elegant lady, also an artist, who left Paris to move to New York a year later.

He doesn’t settle in Delta Street, preferring to live in a small hotel, rue Caulaincourt, but he leaves all his material over there and every day he goes to Alexandre’s to paint.

At this time, Modigliani painted and drew much in the style of Toulouse Lautrec or the Blue Period of Picasso but Cézanne he discovered at Ambroise Vollard gallery and the Fauvist artists  affect quickly the Italian artist style. He painted a first masterpiece : the Jewish that will be presented at the Salon des Independants in April 1908.

If Paul Alexander is not rich, he has the collector soul and buys the painting .

In 1909 , the doctor commissioned his portrait and those of his brother and father (6 all together) and we see in some of these paintings the Jewish portrait hanging on the wall behind the models.

[i] Modigliani – Biographie, par Christian Parisot, éditions Canale Arte, p. 117

Figure 1 : Visage de Maud Abrantès, lavis de sépia, 31,1 x 20.3 cm. (cat.10 du Paul Alexandre)

Figure 2 : Portrait de Maude Abrantès, crayon gras et aquarelle, 41 x 32 cm. (cat. 11 du Paul Alexandre)

Figure 3 : Portrait de Maud Abrantès, huile sur toile, 81 x 54 cm. (C.07b)

 

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Les premiers temps à Montmartre

Selon André Warnod[1] Modigliani ne voit pas grand monde dans les premiers temps de sa  vie à Montmartre. Et personne ne le remarque non plus particulièrement. Il fait quelques apparitions furtives parmi les peintres et poètes du Bateau-Lavoir. Au début, il ne boit que raisonnablement mais par contre il collectionne ses conquêtes féminines. Selon les témoignages et les récits biographiques de Jean-Paul Crespelle, André Salmon ou plus récemment, Christian Parisot dans sa Biographie  (édition Canale Arte, 2000) est énuméré un grand nombre de femmes ayant succombé au charme du bel italien : Mado, ayant été un modèle de Picasso ;  Gilberte, un petit modèle sans domicile fixe à Montmartre,  dont Modigliani a fait un portrait aujourd’hui détruit ; Lola, une demi-mondaine de Pigalle et encore Elvira dite ‘la Quique’ (de l’espagnol Chica) aux yeux noirs et aux lèvres sensuelles, une jeune cocaïnomane, née à Marseille, fille d’une prostituée et d’un marin espagnol, montée à Paris à l’âge de 15 ans pour faire carrière à Pigalle. Elle aurait été la première à initier Amedeo à la drogue. Différents témoignages ont rapportés qu’ils restaient enfermés des jours entiers pour faire l’amour dans l’atelier du peintre, alors place Jean-Baptiste Clément. Une amie de la Quique, une certaine Gabrielle, raconta par la suite qu’un soir d’été, on les aurait vus, à demi nus se poursuivre au clair de lune dans le petit jardin qui cernait l’atelier.[2]

Portrait d'Elvire, huile sur toile, 1918 (C.272)

Portrait d’Elvire, huile sur toile, 1918 (C.272)

Vite désargenté, il quitte son hôtel de la Madeleine et erre dans le Maquis à la recherche de quoi se loger.  Selon l’avis de plusieurs critiques, cette errance serait plutôt la cause que la conséquence de l’abus d’alcool. S’il trouve d’abord refuge au Bateau Lavoir, il finit par louer une remise au n° 7 de la place J.-B. Clément, là où débouche la rue Lepic. Il est devenu un client assidu des bistrots et cabarets Montmartrois.

Modigliani, comme beaucoup d’artistes qu’il fréquente sur la Butte, sait que la nouvelle peinture n’a plus rien à voir avec le tableau de chevalet, sa surface étant trop limitée. Il est nécessaire de faire sortir mentalement la peinture de cette dimension préconçue en essayant d’englober la dimension de l’espace ambiant pour se l’approprier. Les canons de la beauté et la représentation académique de la femme n’ont plus d’importance. Il est nécessaire de peindre la personnalité intime du modèle.

Si Modigliani travaille beaucoup à ce moment-là, il détruit également un grand nombre d’œuvres  dont il n’est pas satisfait. Il ne vend rien ou très peu cependant, dans les catalogues raisonnés, y apparaissent très peu d’huiles. Pour la période 1906-1907, Ceroni ne mentionne que 5 huiles (C.001 à C.005), Patani 5 également  et Christian Parisot 3 seulement.

Voici, sans certitude, les 3 œuvres probablement exposées chez Laura Wylda, l’Art Gallery.

Peut-être les 3 premiers tableaux exposés à Paris

De gauche à droite :

C.001 : Buste de femme ou La duse, c.1906-07, huile sur toile marouflé sur panneau, signée en haut à gauche, 32 x 26 cm. Passé en vente chez Christies- Londres, le 23 juin 2004, il est annoncé avec les dimensions de 32,7 x 24,8 cm.

C.002 : Tête de femme, c.1906-07, huile sur toile, signé en bas à droite, 33 x 24 cm.

C.004 : Buste de femme, 1907, huile sur toile, signé en bas à droite, 45.5 x 24 cm.  Passé en vente chez Christies- Londres, le 24 juin 2010, il est annoncé avec les dimensions de 46.1 x 33.2 cm.



[1] André Warnod (1885-1960) est écrivain, goguettier, critique d’art et dessinateur français

[2] ‘Modigliani – Biographie’, Christian Paristot, p.110

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A Prince débarque à Paris

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A Paris, en janvier 1906,  débarque d’Italie, à l’âge de 22 ans,  Amédée Clément Modigliani, bel homme, artiste désargenté, à la santé défaillante.

Il est frimeur. Bien habillé dans un costume de velours, il s’installe dans un hôtel confortable près de la Madeleine, alors qu’il n’a pas, ou peu d’argent. Il s’inscrit  à l’Académie Colarossi, dans le quartier de Montparnasse mais il la fréquente peu. Elle se trouve dans le sud de Paris alors que c’est dans le maquis de  Montmartre qu’il loue un atelier, car c’est là-bas que tout se passe…  Beaucoup d’artistes sont déjà installés sur la Butte. A quelques mètres de chez lui, le Bateau Lavoir  héberge e.a. Pablo Picasso, Kees Van Dongen, Herbin, André Derain, Juan Gris, mais aussi les écrivains André Salmon, Max Jacob et Pierre Mac Orlan.  Sont installés aussi dans les environs Marie Laurencin, Georges Braque, Camoin, Emile Bernard, Urillo et sa mère Suzanne Valadon, Marcel Duchamp, Metzinger, Pascin, Picabia, Severini, Dufy, Valmier, Marcoussis, ….

Le Bateau Lavoir

Le Bateau Lavoir

A peine arrivé, il court les galeries du quartier. Il y a celle de Georges Petit rue de Sèze, celle de Durand-Ruel qui expose les impressionnistes, celle de Clovis Sagot  qui a eu le premier un coup de foudre pour la période bleue de Picasso, et bien sûr celles de Vollard qui expose Cézanne, Renoir et Degas et de Kahnweiler, rue Vignon qui défend les Fauves avec Matisse, Vlaminck, Van Dongen, Rouault, Derain, Dufy, Braque.

Il reprend les pinceaux et peint principalement de petits portraits. Selon Christian Parisot, le peintre Anselmo Bucci, en passant devant une petite boutique tenue par la poétesse Laura Wylda, l’Art Gallery’ au coin du boulevard Saint Germain et de la rue des Saints-Pères, vit en vitrine une nouveauté :’trois visages de femmes exsangues et hallucinés, presque monochromes, peints avec des terres vertes en pâte maigre sur de petites toiles’. Ayant demandé qui en était l’auteur, Anselmo Bucci s’entendit répondre qu’elles étaient de Modigliani, ‘un peintre italien qui habite Montmartre’. (Ch. Parisot, Modigliani Biographie, p.97)

Mais d’où vient vraiment Modigliani ?

Amedeo Modigliani, quatrième et dernier enfant de Flaminio Modigliani et Eugénie Garsin, une famille de juifs séfarades, est né le 12 juillet 1884, à Livourne, en Italie. Cette année-là, l’entreprise des Modigliani (ils exploitaient un commerce de bois et charbon et des mines en Sardaigne) fait faillite. Aussi, en 1886, la mère, Eugénie Garsin, d’origine française, donne des cours particuliers et, avec sa sœur Laura transforme la maison en une véritable école. Emmanuel, l’aîné des enfants deviendra avocat et député socialiste. Marguerita, la seule fille des quatre enfants d’Eugénie et Flaminio, restera célibataire et deviendra la mère adoptive de Jeanne, la fille d’Amedeo et de Jeanne Hébuterne. Quant à Umberto, il sera ingénieur des Mines.

C’est en 1886 également qu’Eugénie Garsin commença son journal, Le Livre de raison qui est une chronique de la vie familiale et elle mentionne pour la première fois son fils Amedeo dit « Dedo »  un peu gâté, un peu capricieux mais joli comme un cœur.

Le Journal d'Eugénie Garsin 001Le Journal d’Eugénie Garsin

A cette époque, Flaminio Modigliani est presque toujours en voyage. Avec eux vivent la grand-mère maternelle, les sœurs d’Eugénie, Laure et Gabrielle et le grand-père Isaac Garsin, un grand érudit qui passait beaucoup de temps avec l’enfant, lui parlant d’art et de philosophie. Ce dernier décède en 1894.

Uberto, fils de Rodolpho Mondolfi qui est un ami d’Eugénie, fut le premier grand ami de Dedo jusqu’en 1898.  Le reste du temps, il le passa entouré  d’adultes.

Selon la légende, inspirée par la famille, lancée par André Salmon (Modigliani, Paris, 1926), Amedeo, qui jusqu’alors n’aurait jamais tenu un crayon entre ses doigts et n’aurait jamais manifesté le moindre intérêt pour l’art, aurait sombré, pendant une typhoïde, dans un violent délire pictural. Sa fille Jeanne conteste cette légende et stipule dans son livre Modigliani sans légende (Gründ, 1961, p.27) qu’en réalité son père peignait déjà avant sa maladie mais que pendant cette fameuse typhoïde Amédée révéla à sa mère une passion pour la peinture retenue jusqu’alors par orgueil et par pudeur (sic).

Sa mère mentionne déjà dans son journal en 1895 : « Dedo a eu une pleurésie très grave et je ne me suis encore remise de la peur terrible qu’il m’a faite. Le caractère de cet enfant n’est pas encore assez formé pour que je puisse dire ici mon opinion. Ses manières sont celles d’un enfant gâté qui ne manque pas d’intelligence. Nous verrons plus tard ce qu’il y a dans cette chrysalide. Peut-être un artiste ? ».

En 1898, Modigliani entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Livourne. Il y suit l’enseignement de Guglielmo Micheli. En septembre 1900, il tombe de nouveau malade, une pleurésie qui se complique en tuberculose. Il passe l’hiver 1902 à Rome, où il fait des copies dans les musées. A Florence, il s’inscrit à l’école libre de nu, suit les cours de Giovanni Fattori et rencontre Manuel Ortiz de Zarate, un artiste italo-chilien qui lui parle sans cesse de Paris. Depuis de nombreuses années, les journaux italiens consacraient des pages entières sur ce qui se passait à Paris. Les expositions, les salons, mais aussi la créativité en France, les artistes et leurs aventures, sans oublier bien sûr la vie nocturne et les lieux de débauche étaient les sujets fréquemment évoqués par la presse italienne et Modigliani n’avait qu’une idée en tête : aller à Paris qui le fascine et plonger dans ce monde artistique le plus fécond du siècle.De 1903 à 1905, il poursuit sa formation à l’école libre de nu de l’Institut des Beaux-Arts de Venise.

A la fin de l’année, sa mère lui donne l’argent nécessaire et il arrive à Paris en janvier 1906.

Arrival in Paris

Arrived in Paris in January 1906 an handsome Italian guy, 22 years old, Amedeo Clemente Modigliani. He is a penniless artist, in failing health.

It is a smug man. Dressed in a velvet suit, he settled in a comfortable hotel next to the Madeleine place although he just have a few bucks in his pocket. He enrolled at the Académie Colarossi in the Montparnasse area but didn’t go there very often. It is located in the south of Paris but he rented a studio in the jungle of Montmartre, because it is there that everything goes … Many artists are already installed on the Butte . A few meters from his place, the Bateau Lavoir hosts i.a. Pablo Picasso, Kees Van Dongen, Auguste Herbin , André Derain, Juan Gris, but also writers André Salmon , Max Jacob and Pierre Mac Orlan . In the neighborhood live also Marie Laurencin, Georges Braque, Camoin, Emile Bernard, Urillo and his mother Suzanne Valadon, Marcel Duchamp, Metzinger, Pascin, Picabia, Severini, Dufy, Valmier, Marcoussis, …

Upon his arrival, he visits galleries in the neighborhood. Of course there is Georges Petit in rue Sèze , But also Durand-Ruel that exposes the Impressionists, Clovis Sagot who is the first  to appreciate the Blue Period of Picasso, Vollard who  exposes Cézanne , Renoir and Degas and Kahnweiler , rue Vignon defending the Fauves Matisse , Vlaminck, Van Dongen , Rouault , Derain , Dufy, Braque .

Settled in his studio, Modigliani takes brushes again and paints mainly small portraits. According to Christian Parisot , the painter Anselmo Bucci , passing in front of a small shop run by poet Laura Wylda , the Art Gallery, at the corner of Boulevard Saint Germain and Rue des Saints-Peres , notices new paintings in the front window : ‘ three battered and hallucinated women’s faces, almost monochrome , painted with in some green colors, thin material on small canvases . Asking who is the author, Anselmo Bucci was told they were painted by Modigliani, an Italian artist who lives in Montmartre. (Ch. Parisot, Modigliani Biography, p.97)

But where does Modigliani really come from?

Amedeo Modigliani, fourth and last child of Flaminio Modigliani and Eugenie Garsin, a family of Sephardic Jews , was born July 12, 1884 , in Livorno , Italy. This year, the company Modigliani (they operated a timber and coal mines in Sardinia) is bankrupt. Also in 1886, Eugénie Garsin (French origin turns the house into a real school and gives private lessons with her sister Laura. Emmanuel, the eldest child becomes a lawyer and Socialist deputy. Marguerita , the only girl of four children Eugenie and Flaminio , remains unmarried and will be the adoptive mother of Jeanne , the daughter of Amedeo and Jeanne Hebuterne . As Umberto, he will be a mining engineer.

In 1886, Eugenie Garsin starts to write a diary. The Book of reason is a chronicle of family life and it mentions for the first time Amedeo socalled  » Dedo  »  as a little bit spoiled , a bit temperamental but pretty as a heart .

At this time, Flaminio Modigliani is almost always traveling. The others live with the maternal grandmother, sister Eugenie, Laura and Gabrielle and grandfather Isaac Garsin , a great scholar who spend much time with the child, talking to him about art and philosophy. Isaac Garsin dies in 1894.

Uberto Mondolfi, son of Rodolpho -s a friend of Eugenie-  is the first great friend of Dedo until 1898 ..

According to the legend, inspired by the family, launched by André Salmon (Modigliani, Paris, 1926), Amedeo , who wouldn’t have held a pencil between his fingers and wouldn’t never have shown any interest in art , would have sunk in a violent pictorial delirium during a typhoid. His daughter Jeanne denies this legend and states in her book Modigliani sans legende ( Gründ 1961 , p.27) that in reality her father has already painted before his illness but during the famous typhoid Amedeo revealed his mother a passion for painting previously retained by pride and shame (sic) .

Her mother already mentions in her diary in 1895:  Dedo had a very severe pleurisy and I am still recovering from the terrible fear I had because of that.  The character of the child is not yet formed enough for me to write here my opinion. His manners are those of a spoiled child without lack of intelligence. We will see later what there is in this chrysalis. Maybe an artist? « .

In 1898, Modigliani enters the Ecole des Beaux- Arts in Livorno. There, he follows the courses of Guglielmo Micheli . In September 1900, he fell ill again, pleurisy which is complicated by tuberculosis. He spent the winter of 1902 in Rome, where he made ​​copies in museums. In Florence, he enrolls in a free school, follows the course of Giovanni Fattori and meets Manuel Ortiz de Zarate , an Italian- Chilean artist who speaks constantly about Paris . For many years, the Italian newspapers devoted whole pages about what happens in Paris. They write about exhibitions an art fairs, but also about creativity in France, artists and their adventures. Nightlife and places of debauchery were frequently mentioned by the Italian press as well. Modigliani has only one idea in head : to go this  fascinating city and to dive into the most prolific century art world.

From 1903 to 1905 he continues his studies at the Free School of Nude Institute of Fine Arts of Venice. At the end of the year, his mother gives him the money and he arrives in Paris in January 1906.

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